Rihanna "Bitch Better Have My Money"

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Yayo, yayo, moo-la-lah, yayo ! Après une soirée et une journée de teasing franchement grotesque (Dubsmash, vraiment ?), voilà enfin le premier single officiel de R8, le nouvel album de Rihanna. La chose s'intitule "Bitch Better Have My Money", et c'est tout un poème.

 

Ne comptez plus sur moi pour pester contre le fait que Rihanna ne soit plus Rihanna, le porte-voix d'une certaine idée du tube dancefloor ultra sexué : je me suis déjà résigné. Si Rih veut se lancer dans de nouvelles aventures musicales, après tout c'est son droit : elle a fourni tellement de club bangers à la planète qu'elle a rempli son contrat de popstar depuis bien longtemps. Et puis, même si la pop semble aujourd'hui bien loin de ses préoccupations, au fond Rihanna reste la même.

 

Dans une interview récente, la délurée barbadienne revenait sur son passé de diva pop, en regrettant que la liste impressionnante des hit singles de sa discographie ne lui ressemble pas plus, que tout ça manquait peut-être d'un peu d'âme. Avant d'annoncer que son nouvel album serait plus "intemporel".

 

Sauf que voici "Bitch Better Have My Money". Et pour la postérité, il faudra repasser : il y a écrit 2015 au marqueur rouge sur chacun des sons utilisés. Je suis loin d'être un spécialiste du trap et des sons urbains en général, mais j'ai Spotify comme tout le monde, et pour moi "BBHMM" n'est qu'un sympathique mashup de cette dark ratchet bouillie sonore toute en infrabasses dépressives que l'on retrouve déjà sur le dernier album de Beyoncé, chez Drake, Rae Sremmurd, Future ou ILoveMakonnen. Pourquoi pas hein. On sentait déjà avec "Pour It Up" que Rihanna allait mettre un pied dans le hip hop et qu'elle s'y sentait à l'aise. Mais qu'on ne vienne pas me parler d'authenticité ou de street cred : "BBHMM", en 2015, est tout aussi "basic bitch" que l'était "We Found Love" en 2011. Les sons qu'on entend aujourd'hui dans les clubs ont simplement changé et Rihanna, en femme d'affaires avisée, s'est adaptée au marché. C'est d'ailleurs le secret de sa longévité : si demain la ratchet polka ou la dark bourrée auvergnate font danser la jeunesse de la planète, Rihanna sera déjà en studio avec les patrons du genre.