"...Ready For It?" : Taylor Swift est-elle encore humaine ?

taylor swift ready for it music video 1

La vidéo de "...Ready For It?" a été dévoilée il y a quelques heures, et déjà les fans de Taylor Swift se sont amusés à décortiquer chaque image pour y déceler les habituels easter eggs, ces clins d'oeil cachés dans tous ses clips. Avec Joseph Kahn à la réalisation (déjà derrière la caméra pour les vidéos de "Blank Space", "Bad Blood" ou "Look What You Made Me Do"), on pouvait s'attendre à une superproduction au budget salé, et c'est précisément de cela qu'il s'agit. A deux semaines de la sortie du nouvel album Reputation, il fallait marquer les esprits.

 

Alors on sort l'artillerie lourde : dans une ambiance futuriste clairement inspirée des films Blade Runner ou Ghost In The Shell (Snake In The Shell ?), Taylor est un robot à forme humaine, qui doit faire face à sa réplique cyborg... ou quelque chose comme ça ? Oh écoutez, je ne sais même pas s'il y a une différence entre un robot et un cyborg, je suis nul en science-fiction. Bref, on ne comprend goutte à ce scénario pour anime un peu sommaire, même si un important élément de contexte permet de comprendre où elle veut en venir.

 

En effet, on sait que l'actrice Sylvia Hoeks s'est inspirée de Taylor Swift pour jouer son rôle de méchante dans Blade Runner 2049 : "J'ai observé les grosses célébrités, les popstars, qui sont de très jeunes filles, comme Taylor Swift ou Selena Gomez. Ces filles doivent garder le contrôle sur leurs vies, car à chaque petite seconde il y a quelqu'un qui te prend en photo ou t'affiche dans les médias. Ainsi, leur propre vie devient virtuelle", explique-t'elle sur le site Bustle. Et si Taylor Swift était vraiment devenue une Replicant ?

 

 

Car cette fois, ce nouveau clip ne fait que confirmer ce que tout le monde a constaté depuis le début de l'ère Reputation : la chanteuse a vraiment rejoint le côté obscur. A force de vouloir se réapproprier les ragots et l'image que lui renvoient les médias pour réécrire sa propre histoire et nourrir ses nombreux mythes et légendes, Taylor Swift est allée trop loin, au point de devenir bien autre chose qu'un être de chair et de sang.

 

Taylor Swift est devenue Taylor Snake, elle s'est véritablement transformée en sa propre franchise, l'héroïne de son propre blockbuster. On peut trouver ça fascinant et passionnant : il n'y a rien de plus excitant qu'une artiste protéiforme. Et la couleur musicale de ses derniers singles (une pop guerrière teintée de hip hop et cernée par les machines) est sans doute ce qu'elle a fait de plus audacieux à ce jour.

 

Mais la ligne rouge a été franchie : à force de régler ses comptes en chansons, de s'adresser à ses fans en messages cryptés, et de ne parler que d'elle-même, elle en oublie un élément essentiel : une bonne popstar est quelqu'un à qui l'on peut s'identifier, sur lequel on peut se projeter, ou qui, au moins, dit quelque chose sur l'époque. Est-ce que le nombril de Taylor Swift dit quelque chose de pertinent sur l'époque ? Vous savez quoi, je n'en ai pas la moindre idée.