Katy Perry repousse joyeusement les limites du mauvais goût sauce ricaine sur "Bon Appétit"

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Que celles et ceux qui flippaient au sujet de la nouvelle Katy "Artist, Activist, Conscious" Perry se rassurent : sa période "woke" n'aura duré que le temps du très politisé "Chained To The Rhythm". A l'approche de l'été, la voici qui redevient la Katy Perry des bangers grotesques aux paroles salaces, avec featuring de rappeurs millionnaires et campagne promo délirante. Une formule éprouvée, sauf que musicalement, les choses ont bien changé depuis "California Gurls".

 

"Bon Appétit" est calibré pour faire danser les étudiants américains. Avec ses lyrics truffés de jeux de mots culinaires, la chanson est tellement graveleuse qu'on envierait presque ceux qui ne comprennent pas un mot d'anglais. Les hooks et les synthés sont ultra répétitifs et rentrent insidieusement dans le cerveau. Et cerise sur le gâteau : les rappeurs ras des pâquerettes de Migos viennent ajouter leur magic touch. Migos, alias les nouveaux rois du pétrole des charts US, devenus incontournables grâce à leur tube "Bad And Boujee". Trois traîne-savates d'Atlanta plus ou moins homophobes et plus ou moins inventeurs du dab, pour vous résumer leur glorieux CV. Bref, pour nos oreilles d'européens : une certaine idée de l'enfer. Mais "Bon Appétit" est la photographie exacte de la culture pop américaine en 2017 : un peu effrayante et repoussante au premier abord, on en devient pourtant très vite accro.

 

Avec "Chained To The Rhythm", Katy portait le déguisement de l'icône engagée. Sur "Bon Appétit", elle se transforme en diva du spring break qui fait couler de la bière entre ses seins. C'est aussi ça être une popstar : être capable de se métamorphoser en une chose puis son exact contraire le temps d'un single. WOKE et TASTY, malin et crétin, le quatrième album de Katy Perry sera sans doute tout ça à la fois, mais toujours les deux pieds sur le dancefloor.