Lady Gaga, la vraie grande gagnante du Super Bowl ?

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Les Américains ont peut être récemment élu le président le plus flippant de leur histoire, ils ont malgré tout gardé le sens de la fête. Cette nuit, Lady Gaga avait la lourde tâche de divertir les spectateurs à la mi-temps du Super Bowl, dans un contexte social et politique un peu compliqué. Mission accomplie : la Maman Monstre a tout donné pendant les 12 minutes qui lui étaient allouées !

 

Perchée sur le toit du NRG Stadium, accompagnée par des centaines de drones lumineux tourbillonnant dans le ciel, Gaga démarre un "God Bless America" (suivi du serment d'allégeance "one nation, indivisible, with liberty and justice for ALL", vous l'avez ?) avant de : se jeter dans le vide ! Hop ! Atterrissage sur une plateforme, "Poker Face" version acrobatique (l'école du cirque de Pink a fait des émules). Puis on embraye sur la chanson qui s'impose comme une évidence un 5 février 2017 au milieu d'un stade de football rempli d'électeurs de Trump : "Born This Way", qui prend ce soir-là une dimension hautement symbolique. L'intro de "Telephone" fait frémir quelques fans de Beyoncé, mais non : ce soir, Lady Gaga est la seule performeuse, rompant ainsi une tradition de duos vieille de près de 25 ans (le dernier artiste à avoir joué sans guest était Michael Jackson en 1993). Suivront "Just Dance", la ballade "Million Reasons" ("Hey dad, hi mom !") un peu essoufflée (mais vous ne seriez pas UN PEU essoufflés après avoir sauté du toit d'un stade et enchainé trois chorégraphies ?), pour un final d'anthologie sur le classique pop "Bad Romance".

 

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Au delà de la simple performance physique spectaculaire, que retiendra-t-on de ce halftime show ? Que les gens de la NFL ont bien fait leur job : pas de slogan anti-Trump ou de discours polémique. D'où des tweets de Républicains se félicitant que le show ne soit pas politisé, oubliant un petit détail : jouer "Born This Way" devant 110 millions d'Américains, ça équivaut, pour les minorités raciales et la communauté LGBT, à pisser dans la bouche de Donald Trump et Mike Pence. Ce vieux tube consensuel ne mange pas de pain et ne choque pas grand monde, mais le message de tolérance est bien là, et c'est l'essentiel au fond.

 

On aurait parfois tendance à l'oublier, mais cette nuit, on s'est rappelé à quel point Lady Gaga est une bête de scène. Les fans de la première heure ont sans doute dû avoir des bouffées de nostalgie : on se serait crus dans une version encore plus friquée et hystérique du Monster Ball Tour. Soit le spectacle musical le plus gay du monde, joué dans un stade de foot en plein milieu du Texas, qui dit mieux ? On constatera que Gaga nous l'a faite un peu safe en jouant les tubes, tout en évitant soigneusement sa période ARTPOP de sinistre mémoire. Et évidemment, tout ça était bien trop court : on aurait voulu que le show dure 2 heures, on aurait voulu VIVRE dans ce show. Au delà de la prévisible explosion des ventes de son back catalogue (une tradition chez les artistes du Halftime Show), Lady Gaga a réussi en 12 minutes à reconquérir une grande partie du public qu'elle avait peut être perdu en cours de route ces dernières années. Allez, maintenant il est temps d'annoncer un album surprise là, non ?