K-Pop : et si cette année les tubes de l'été étaient coréens ?

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Tous aux abris ! Les girlbands coréens sont de retour cet été pour faire bronzer nos playlists. BLACKPINK, Twice, Momoland : les filles de la k-pop, souvent éclipsées ces derniers mois par l'énorme succès mondial des groupes de mecs, répliquent pendant ces vacances avec des tubes fun et torrides dont la pop occidentale a depuis longtemps perdu la recette.

 

Eté 2018. Alors que les juilletistes laissent leur place aux aoûtiens sous le parasol, servons-nous un rosé pamp' bien frais et faisons un premier bilan. Quels sont les tubes officiels des vacances ? Si "One Kiss" (de Calvin Harris et Dua Lipa) semble résister face aux appels du pied de "Solo" (Clean Bandit et Demi Lovato) sur le ondes, force est de constater qu'aucun titre n'atteint la popularité du "Despacito" de l'été dernier. Cet été, aucune chanson populaire n'a été capable d'enflammer le dancefloor des campings, ou de faire pleurer de rage les hipsters tartinés de Biafine.

 

 

Pourtant, à l'autre bout du monde, en Corée du Sud plus précisément, les tubes de l'été sont bien là, et en quantité. On pensait la k-pop en pilotage automatique depuis que les boybands tels que BTS, EXO, Seventeen ou NCT ont raflé tout le marché en faisant pleurer les filles du monde entier à coup de hip hop futuriste et de ballades nonchalantes. Pourtant, depuis quelques semaines, c'est la trêve des abdos et des débardeurs : les filles ont repris la main, et enchainent les morceaux de bravoure.

 

Car la Corée du Sud met un point d'honneur, chaque été, à fournir au reste de l'Asie sa dose de pop estivale. Si tout les fans s'accordent à dire que les années 2011, 2012 et 2013 ont été les plus riches en tubes de l'été (2NE1, T-ara, SISTAR, f(x), Girls' Generation, 4minute...), depuis quelques années le soufflé semblait être retombé et beaucoup de girlbands avaient mis la clé sous la porte.

 

En 2018, il suffit de jeter un oeil sur les charts coréens pour se rendre compte que la nouvelle génération de filles a pris leur place, avec encore plus de succès et d'exposition. Petite revue des troupes, car oui, la k-pop, comme chacun sait, c'est la guerre. La guerre sur la plage avec des mini-shorts, des bouées licorne et des chorés mignonnes, mais la guerre quand même.

 

 

 

BLACKPINK

 

Les pauvres gueux qui pensent encore que la k-pop s'est arrêtée à "Gangnam Style" en seront pour leurs frais. BLACKPINK est le groupe de tous les records sur YouTube. Les quatre filles de la YG Entertainment ont réussi leur pari de remplacer au pied levé le précédent girlband best-seller de l'agence, les 2NE1. Avec la même équipe de producteurs et le même cahier des charges que leurs illustres prédécesseurs, BLACKPINK est un rouleau compresseur de tubes aux 200 millions de vues ("BOOMBAYAH", "As If It's Your Last", "Playing With Fire", "Whistle"). Le clip de leur dernier titre, la grosse tuerie pop-trap "Ddu-Du Ddu-Du", peut même se vanter d'être le deuxième clip le plus vu en 24 heures de toute l'histoire de YouTube (juste derrière Taylor Swift). Badasserie à tous les étages pour le seul groupe de filles capable de battre les scores de vues du plus gros boyband coréen du moment, les BTS.

 

 

 

Twice

 

Twice, c'est le girlband le plus cute de ces dernières années, à tel point que toute l'Asie les ont adoptées. Avec leurs clips rose bonbon aux couleurs saturées, les 9 filles de la JYP Entertainment font presque autant de bruit que les BLACKPINK cet été, en battant elles aussi tous les records avec leur dernier titre "Dance The Night Away". Beaucoup plus club banger que leurs tubes précédents, "DTNA" est l'occasion de découvrir une nouvelle chorégraphie euphorisante et un nouveau clip gentiment crétin dans lequel les filles, échouées sur une île, font ami-ami avec des bébés crabes et jouent au ballon sur la plage en attendant les secours. On les adore.

 

 

Momoland

 

Si vous passez vos vacances quelque part en Asie cet été, vous n'échapperez pas aux deux tubes de Momoland : elles sont PARTOUT ! Dans les clubs et les bars gays, à la radio, à la télé, ces 9 filles que personne ne connaissait il y a encore quelques mois ont décroché le jackpot en début d'année avec "BBoom BBoom". Les nostalgiques des T-ara reconnaitront la patte du petit génie de la dance pop coréenne, Shinsadong Tiger (à qui on doit notamment "Roly Poly"), qui se cache derrière ce projet 100% fun à l'efficacité redoutable. Pourquoi changer une formule qui marche ? Leur nouveau titre estival, "BAAM", est un copié collé intégral de "BBoom BBoom", à tel point qu'on n'arrive parfois plus à faire la différence entre les deux titres. Qu'importe : les chorés sont tout-terrain, leur dernier clip est tellement débile qu'il en devient problématique, et les filles ont écumé tous les shows coréens depuis 6 mois. Un succès amplement mérité : on n'a plus entendu de titres aussi dingo en Occident depuis des millions d'années.

 

 

(G)I-DLE

 

Au mois de mai, la Corée assiste aux débuts d'un tout nouveau girlband, (G)I-DLE. Les 6 filles forment un groupe international (elles viennent de Corée du Sud, mais aussi de Thaïlande, de Chine et de Taïwan), signées chez Cube Entertainment. En gros, le label compte un peu sur elles pour reprendre le flambeau des 4minute, séparées en 2016. Et ça marche : "LATATA", leur premier titre, est un énorme succès populaire partout en Asie et même au delà. A sa tête, Soyeon, que les coréens ont découvert il y a deux ans lors du talent show Produce 101 et qui à elle seule, avec son charisme et ses rap skills, pourrait donner du fil à retordre à son aînée HyunA, la star du label. "LATATA", une bonne tambouille réussie entre sons urbains et mélodies tropicales, est l'un des tubes surprise de l'été.

 

 

Apink

 

Changement radical d'ambiance pour les filles de Apink. L'air de rien, ça fait maintenant 7 ans (soit une éternité dans l'industrie k-pop) que le groupe enchaine les titres, avec plus ou moins de succès. Avec "I'm So Sick", on assiste à une métamorphose spectaculaire. Auparavant cantonnées au rôle de gentilles poupées cute aux chansons super gnan-gnan ("Mr. Chu"), l'été 2018 les voit changer totalement de look et de son. Cette fois, c'est en queens de la rupture amoureuse qu'on les retrouve, suintant la classe et la déprime sur une tuerie synthpop des années 80, dont le refrain rendra Carly Rae Jepsen verte de jalousie. Avec une mélodie à la fois gonflée à l'hélium et plombée par le spleen, "I'm So Sick" est un petit bijou comme seule la k-pop peut encore en faire.

 

 

 

Mamamoo

 

Mamamoo, c'est un peu la salade composée de la k-pop, un petit peu de ci, un petit peu de ça, c'est frais mais ça manque quand même cruellement d'assaisonnement. Musicalement, depuis 4 ans, elles font dans la pop rétro sympa mais rarement mémorable. On sent bien que c'est un groupe qui cherche à mettre ses voix en avant, au détriment peut être d'une vraie identité sonore. Du coup, "Egotistic", avec son intro latine à la "Despacito" et son gros refrain tropical, est une bonne surprise comparé à l'océan d'ennui et de show off vocal auquel on a droit habituellement.

 

 

Hyolyn

 

Hyolyn est une rescapée de l'aventure SISTAR, et beaucoup disaient à l'époque qu'elle portait le groupe à bout de bras. Ne craignant pas le sort souvent réservé aux projets solo après la séparation d'un groupe (le flop), Hyolyn poursuit sa carrière sans encombres, en faisant ce qu'elle sait faire de mieux : réactualiser dans les années 2010 ce que faisait Mariah Carey une décennie avant elle. A savoir, une démonstration de force vocale et de charme physique à toute épreuve. Dans son nouveau clip, été oblige, on assiste à un véritable défilé swimwear 2018 entre copines au bord de la plage. Accessoirement, la chanson est pas mal non plus.

 

 

Jessi

 

Jessi a un statut bien particulier dans le k-pop game : elle est née à New York, a grandi dans le New Jersey, et a débarqué en Corée du Sud à l'adolescence. Et c'est une rappeuse, une vraie de vraie, avec ce que ça implique de badasserie dans un pays toujours très pudibond dès qu'il s'agit de l'image des femmes. Découverte par le grand public dans le télé-crochet Unpretty Rapstar, Jessi évolue un peu dans la marge, jamais vraiment mainstream, mais toujours dans la lumière. Dans son dernier clip, particulièrement critiqué en Corée pour son côté gentiment vulgos, on découvre la bombasse qui se la donne sur une plage de Bali, enchainant des poses lascives qui pourraient facilement mettre à l'amende Nicki Minaj, Tinashe, Cardi B et Bad Gyal réunies.

 

 

On attend encore le comeback du groupe Red Velvet, et les débuts des fascinantes LOONA au grand complet, tout ça prévu pour le mois d'août. Cet été, pour les tubes pop, c'est donc bien en Corée que ça se passe.