Lykke Li, c'est un peu l'artiste préférée des gens qui n'aiment pas le mot "pop" dans "scandipop". Avec sa dégaine de jolie psychotique écorchée vive et ses chansons qui pleurent des larmes de sang, la jeune suédoise, avec ses deux premiers albums, a fourni la bande-son officielle de la déprime à une jeune génération maussade et énamourée.
Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas son fan numéro 1. Je fais partie de ces gens - les ploucs - qui préfèrent ses morceaux quand ils se font violemment remixer pour les campings par des DJ belges ou autrichiens. C'est le contraste entre les arrangements house à la chantilly et le propos très noir qui m'intéresse dans la pop de Lykke Li. Mais parfois, le ton sur ton peut aussi faire son petit effet : son dernier titre, "Gunshot", extrait de son prochain album I Never Learn, est d'une classe dingue, avec un refrain hanté et saisissant, et une mélodie dont aucune personne normalement constituée ne devrait sortir indemne.
Je vous laisse, je vais aller m'enfermer dans ma chambre et regarder passer les saisons par la fenêtre en pleurant le départ de mon boyfriend vampire.
