L'esprit rock ?

Il est pas un peu flippant le lifting de Madonna?

Brrr...

 

Pour celles et ceux, comme Philippe M., qui reprochent à ce blog de ne pas être assez rock'n roll, j'ai décidé de traiter de cette musique à guitares très plébiscitée chez les jeunes.

 

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ces derniers temps, le rock est devenu un truc pour les filles. Il n'y a encore pas si longtemps, écouter du rock, c'était un truc de mecs, disons dans les années 90. Les garçons écoutaient Metallica ou des trucs de rock indé un peu sérieux, et les filles écoutaient... les Backstreet Boys probablement. Les filles qui voulaient plaire au bogosse du lycée devaient se forcer un peu à écouter du Radiohead pour faire genre. Mais le soir au fond de leur lit, elles continuaient à écouter "I want it that way" en cachette. Bah oué y'avait pas photo, niveau sex appeal, Nick Carter le beau blond tout lisse l'emportait haut la main sur Thom Yorke le gars bizarre à tête de poisson mort mal rasé.

 

En 2008, écouter du rock serait presque devenu un truc de tapette, tellement les groupes mis en avant par les médias sont avant tout destinés à s'attirer une ribambelle de groupies hystériques. On ne parle pas seulement des Allemands de Tokio Hotel, il y a aujourd'hui toute une scène de minets en jeans slim qui vendent plus de T-shirts et de posters que de "disques laser", comme on disait dans les années d'autrefois. En France, pour résumer, on a les BB Brunes (ou tous les nouveaux chanteurs de la Nouvelle Star), en Angleterre ils ont les Kooks (et des millions d'autres). Leur musique pourrait se définir de la façon suivante : pop rock crétin. Un son basé sur des recettes éprouvées de rock'n roll léger et rétro, des paroles qui abordent des thèmes aussi larges que "Mon slim me rentre dans les fesses", "Machin a une petite bite", "Cette nana-là mon vieux elle est terrible", "Mon T Shirt collector des Ramones m'est passé sous le nez sur Ebay", etc...
Les ados parlent aux ados, rien de nouveau finalement : c'était déjà comme ça du temps des Beatles, on n'a rien inventé.

 

Moi ce qui me gave dans cette musique, c'est qu'elle est un peu segmentante, finalement. Non pas qu'on ne puisse pas aimer un bon titre de pop rock après la trentaine, mais il faut quand même avouer que ce style musical écervelé est avant tout un truc de bogosses bourges qui se la pètent destiné à des bogosses bourges qui se la pètent. On oublie trop souvent que le rock'n'roll a été popularisé dans les années 50 par les classes moyennes aux Etats Unis, et que ce qui choquait les parents à l'époque, c'était juste le son strident des guitares électriques et les danses lascives qui allaient avec. Aujourd'hui, point de rébellion dans cette musique que l'on imagine volontiers être un produit d'appel pour Converse et H&M. La bande-son de jeunes blancs à la mèche impeccable, dépucelés à 15 ans, pour qui la vie sourit et qui ont de bonnes notes à l'école. Des winners quoi.

 

Dans les années 90, les antivirus créés pour contrer le mauvais goût commercial de l'époque s'appelaient le grunge, la britpop et sa cousine ricaine la power pop. Aujourd'hui, à part du folk au kilomètre, on ne trouve pas vraiment d'alternative dans le rock pour les laissés-pour-compte de cet univers de jeunes tellement propres qu'on pourrait boire la sueur de leur cul (pour reprendre l'expression d'un pote qui me manque beaucoup).

 

Alors ça veut dire quoi, que le rock est mort? Probablement que le rock en tant que contre-culture n'existe plus depuis la mort de Cobain, mais si chez toi tu écoutes Crystal Castles, Cloetta Paris, MGMT ou Dan Deacon, tu n'as peut être plus beaucoup de guitares dans les oreilles mais tu te rapproches certainement plus de l'esprit indé que si tu écoutais "J'écoute les Cramps" des BB Brunes.

 

Et comme on a commencé ce post avec une photo effrayante, on se devait de le cloturer de la même façon.

Philou, si c'est ça le futur du rock, il est pas un peu dans la merde là?