2010, pire chose ?

thumbs down4

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, après une année 2009 musicalement très faste, on a toutes les chances de passer les 11 prochains mois à se réécouter nos vieux disques : voici les 10 raisons d'être inquiet pour 2010.

 

Ke$ha ou la revanche des blondes
Elle se déhanche comme une chagasse sur de l'electro-pop boursouflée, son single "Tik tok" nous casse déjà les pieds, et ça n'est pas fini. Ke$ha, c'est le résultat d'un savant brainstorming marketing : mélanger l'attitude bitchy de Katy Perry avec une musique à mi-chemin entre Pink, Uffie et Kelly Clarkson, ça serait le jackpot assuré. Et bingo. "Oups je suis bourrée en boîte avec mes copines et on envoie chier les mecs ou alors on veut bien leur faire un bisou mais seulement s'ils nous payent le taxi pour rentrer", voilà le pitch de l'album.
Toujours dans le créneau des blondes, on va nous vendre comme la nouvelle révélation rock venue d'Angleterre une certaine Daisy Dares You, une sorte d'Avril Lavigne de l'Essex, qui nous offre un mélange malin de mélodies alternatives 90s avec une production rutilante et un peu toc de 2010. Une gentille arnaque, au final.

 

Les singles de charité
Les catastrophes naturelles, les grands drames humains, c'est déjà suffisamment triste et anxiogène pour ne pas en rajouter avec les traditionnelles chansons caritatives, lourdingues et déprimantes, où toutes les stars internationales viennent poser leurs trémolos. Cette année, on démarre l'année très fort avec Haïti :(

 

L'album de MGMT sera tout pourri
Selon les deux petits branleurs, leur nouveau disque ne contiendra aucun tube de la trempe de "Kids" ou "Time to pretend". Et ils semblent tellement fiers de leur coup, "Ouais, on va faire un truc imbitable juste pour montrer qu'on est de vrais artistes". Ah oué, c'est tellement moderne comme approche...

 

Le rock indé est de plus en plus pénible
L'an dernier, c'était Animal Collective, cette année, These New Puritans. Les groupes de rock indépendant semblent vouloir rivaliser les uns avec les autres pour créer les sons les plus abscons, les plus anti pop possible. Pourquoi pas après tout, les expérimentations peuvent parfois créer de grands disques. Sauf que dans la majorité des cas, ça donne une musique pleine d'intentions foireuses qui s'entendent, pour le coup. Et cette posture anti pop, on la retrouve en interviews à longueur de temps. Et ça n'a jamais été très créatif de se poser CONTRE quelque chose. Même remarque pour ces trouducs de chez Hot Chip, qui font la musique la plus faussement pop et la plus prétentieuse qui puisse exister.

 

Gorillaz
Il faudra un jour qu'on se rende compte que le projet Gorillaz est une des choses les plus surestimées des années 00. Damon Albarn n'a jamais eu le "mojo" dans ses projets hors du groupe Blur. Le nouveau single qu'on commence à entendre partout en ce moment confirme ce que j'ai toujours pensé : Gorillaz n'a jamais écrit une bonne chanson pop. L'album précédent était déprimant, une succession de titres inachevés gonflés aux featurings et aux gimmicks de petits malins. Croisons les doigts pour que le prochain soit moins brouillon.

 

Au secours, l'électro revient
Et c'est reparti. Sur les blogs, ces derniers jours, on peut découvrir à la pelle des fakes de Justice et des Daft Punk. Si l'on peut se réjouir du retour de ces derniers, on peut se poser des questions au sujet des albums de Crookers ou de la petite Uffie. Si c'est pour se cogner à nouveau le son caractéristique des clubs parisiens en 2007, Ed Bangerien et plutôt bourrin dans l'ensemble, non merci on a déjà donné.

 

Tout le monde veut bosser avec Guetta
Depuis que David Guetta, notre sympathique DJ VRP à l'international, a pondu pour les Black Eyed Peas le mégatube "I gotta feeling", toutes les stars de la pop se l'arrachent. Très bientôt, les airplays du monde entier risquent de ressembler à n'importe quel Macumba de banlieue.

 

Les parodies de Lady Gaga
S'il y a une chose pour laquelle on ne félicitera pas le web communautaire, c'est bien la prolifération de pseudo-comiques anonymes, qui veulent amuser la galerie en se mettant en scène lors de parodies potaches et peu inspirées. La cible numéro un de ces moqueries / hommages en tous genres, de la part des fans comme des détracteurs, c'est bien sûr Lady Gaga, qui confirme le vieil adage selon lequel plus il y a de gens qui reprennent ton look pour se déguiser sur des vidéos pourries, plus ta côte de popularité est maousse.

 

Les reprises version "musical"
En ce début d'année, on se réjouit devant les épisodes de la géniale série Glee. On adore s'écouter nos personnages préférés reprendre "Rehab" ou "Gold digger" comme si ces tubes avaient été écrits pour la comédie musicale Hairspray. Le seul soucis, c'est que ça a donné des idées à d'autres : on attend d'ici la fin de l'année une comédie musicale sur les Spice Girls, et, chose encore plus improbable, un musical avec les chansons du groupe Green Day (dont on a pu avoir un aperçu calamiteux aux derniers Grammy Awards) ! Du grand n'importe quoi.

 

Qui va sauver l'industrie du disque cette année ?
Début 2009, les majors avaient chaud aux fesses : comment allait-on faire pour refourguer des CD aux gens une fois encore ? Lady Gaga a sauvé les meubles, puis Michael Jackson est mort, et enfin Susan Boyle a conquis le coeur des ménagères qui ne savent toujours pas vraiment ce qu'est un MP3. Ouf ! Oui mais en 2010, qui va se charger de faire tourner la boutique ? On peut s'attendre à des chiffres cataclysmiques, vu le peu de sorties excitantes en prévision.

 

Mais bon, avant de nous jeter par la fenêtre, toutes ces tristes nouvelles ne doivent pas nous faire oublier que la musique, c'est aussi et surtout ce qu'on écoute dans nos iPods, et rien ne nous oblige à se farcir les "priorités" des maisons de disques et les hyperies moisies prescrites par les "journalistes" de Canal+. En gros, si cette année musicale s'annonce mauvaise, on reste libres de s'en foutre et de découvrir et écouter des choses chouettes par nous-mêmes. Ca va mieux ? :)