Club Corbeille

Nelly Furtado is finally back and makes it right

Celle qu’on n'attendait plus depuis son dernier album (The Spirit Indestructible) en 2012, distille depuis quelques mois des compositions sur le net, sans qu’on ne sache vraiment quoi en faire. Une chose est sûre : Nelly Furtado nous prépare quelque chose qui sent très bon. Comme en témoignait "Behind Your Back" sorti en juillet dernier, titre qu’elle avait d’ores et déjà annoncé comme absent de son futur opus (en tout cas, pas dans la version simple). Il nous permettait de présager un album dans une mouvance rock 90's bien plus sobre, soul à l’ancienne et ligne de basse à l’appui.

 

Et au vu des titres sortis par la suite et des indices laissés quant à la direction de la chanteuse, on découvre une Nelly qui revient à ses premiers amours. La chanteuse aurait-elle succombé à la mode de la popstar "au naturel" lancée, entre autres, par Alicia Keys ? Car oui, on oublie vite que Nelly s’est essayée à de nombreux styles, de la pop-folk de ses débuts au r’n’b sur-produit qui lui aura permis d’avoir un rayonnement international grâce à Timbaland. Et après de multiples collaborations, un album en espagnol, un best-of et un opus ésotérique passé à la trappe, la voici donc qui nous offre une ballade mélancolique nommée "Pipe Dreams", au délicieux goût de nostalgie et d’église gospel. La chanson s’accompagne d’un clip dans lequel elle arbore un look plus naturel donc, cheveux à la garçonne, fringues de fripes et images effet VHS. Rien de bien novateur dans le paysage musical mais un style qui lui va à ravir, retrouvant légèrement son côté copine hippie de l’époque "I’m Like A Bird".

 

 

Mais Nelly ne serait-elle pas un chouïa déprimée ? On est certes bien loin de l’étalage musical des malheurs et autres problèmes conjugaux de Beyoncé mais la chanteuse semble surfer sur une phase plutôt pessimiste mêlée d’une envie d’émancipation : dans "Pipe Dreams", Nelly ne veut plus être protégée face aux aléas de la vie. Dans le titre "Islands Of Me" sorti juste avant dans le silence le plus complet, Nelly repense à ses rêves d’adolescente et philosophe sur la notion de liberté tandis que dans "Cold Hard Truth", la chanteuse prend son envol et ne se soucie plus des mensonges (et surtout des menteurs). Un titre faussement garage qui colle bien à une image moins polie. Il semblerait que l’emballage compte moins que le contenu et on est bien loin des hits dansants ou des ballades amoureuses. Tant mieux.

 

 

Et ce n’est pas son dernier titre en date, "Flatline" qui contredira son mood. Dans cet excellent titre, Nelly est au bord de la mort, appelant désespérément à l’aide celui qui pourra la sauver. En tout cas, déprimée ou non, Nelly a des choses à exorciser, c’est d’ailleurs comme cela qu’elle compare ce nouvel opus, comme une sorte de cuite, dans laquelle on pourrait se sentir bien mais qui nous mettrait mal le lendemain, à vomir ses tripes et assumer ses responsabilités. Une sorte de réflexion qui a sans doute donné son nom à l’album, The Ride, comme une introspection sur sa carrière et ses emmerdes.

 

 

Ces 5 années de silence auront donc permis à Nelly de se façonner un style beaucoup plus sobre, se concentrant davantage sur le message plutôt que sur une esthétique qui s’inspire plus généralement de l’époque de ses débuts. On se rapproche donc plus d’un flashback bien "pimpé" que d’un comeback qui aurait pu être sans grande nouveauté. Il semblerait même que la chanteuse ait muri en tant qu’artiste, en témoigne la disparition de son logo qu’elle se traîne depuis la sortie de Whoa, Nelly! en 2000 et qu’elle balaye pour laisser place à un symbole plus abstrait, voire mystique. The Ride sortira le 31 mars prochain et on l’attend avec impatience.