Club Corbeille

L'alternative

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Eh ben vous savez quoi ? Le rock est de retour. Ah parce qu'il avait disparu ? Non pas vraiment, mais franchement ces jours-ci il faisait une sale gueule. Ses représentants ces dernières années étaient super pénibles, que ce soit le rock burné des Kings of Leon, la pop pour idiotes des Kooks ou des BB Brunes, ou l'omniprésente yuku-pop (la pop à yukulélé, cette musique folk régressive pour bobos lessivés, bande-son relaxante et pas bruyante des pubs pour les yaourts, les bagnoles, le gaz ou le tri sélectif). Et puis le dernier disque rock à avoir énormément vendu en 2008 c'est quand même AC/DC. Donc vous voyez, ça va très mal. Sur les radios rock ils passent Duffy et Amy Winehouse, Asa et Ayo, preuve que le format rock n'arrive plus à lui seul à alimenter les médias spécialisés. Normal : tout est un peu à chier.

 

Mais ça va changer. Ca change déjà. Et puis, on peut miser sur la reformation de Blur (c'est officiel), qui va peut être faire son petit effet Obama sur le monde de la pop à guitares. Enfin, il suffit de jeter une oreille sur quelques groupes récents qui font des choses assez réjouissantes pour se dire que tout n'est pas perdu. Allez, en 2009, on rebranche les amplis et on range ses mini-instruments de gogols, les yukulélés, on tape sur les bambous, tout ça, c'est fini la récré.

 

Blood Red Shoes "This is not for you" :

 

Metric "Help, I'm alive" :

 

Fight Like Apes "Lend me your face" :

 

Chairlift "Evident utensil" :

 

Friendly Fires "Paris":

 

Jay Reatard "See saw" :

 

J'ai un gros problème dans la vie si je trouve Jay Reatard un peu sexy ? Hum.

 

Je sais pas, on dirait bien que ça redevient excitant à nouveau, non ? Quelque part, les gens de ma génération (les nouveaux vieux qui arrivent sur le marché), on est tous un peu nostalgiques d'une certaine époque rock des années 90, où il y avait de l'effervescence et de l'énergie, que ce soit dans le rock ricain (grunge, power pop) ou anglo-saxon (britpop). Ces dernières années, on a un peu l'impression que tout ce qu'on nous vend comme "rock" ou "indé" est lisse, propre, trop looké, trop poseur, faussement érudit, plein d'intentions pour un résultat nullos, vide, vain, trop chiant en fait. On a un peu besoin de mecs comme Jay Reatard, qui ne risque pas de rentrer dans un jean slim, lui. Des gens qui chantent mal, qui jouent fort et se la jouent, qui ont de l'humour, font des clips à trois sous et des disques qui ne sont pas labellisés "folk biologique à développement durable". Toute la journée, on entend les jingles du Mouv' parler de "l'esprit rock". Il serait temps qu'il revienne nous hanter un peu à nouveau, cet esprit.